Partir pendant les vacances scolaires de février-mars, seulement quelques mois après les congés de Noël, est souvent un luxe que seuls les CSP+ peuvent s’offrir. Mais même quand ils en ont les moyens, les Français ne sont pas prêts à payer n’importe quel prix. Cette année, budget serré et les mauvaises conditions météo détournent les Français des pistes au profit de destinations étrangères plus ensoleillées.
C’est le constat que font notamment les stations de sports d’hiver en ce début de « haute saison »: selon le cabinet d’étude spécialisé Protourisme, elles affichent des taux de réservation compris entre 60 et 82% dans les semaines à venir. C’est deux points de moins que l’an dernier avec une clientèle étrangère qui compte pour près 30% des réservations et des courts séjours qui progressent. « Sur la première semaine de vacances pour la zone de Paris, on constate de bons chiffres sur les stations de ski desservies par TGV (Bourg-Saint-Maurice (+11%), Moutiers-Salins (+2,3%), néanmoins, les séjours longs au ski (entre cinq et dix jours) baissent très légèrement (-1,6%) au profit de séjours plus courts », confirme-t-on chez Voyages-sncf.com.
Pour Protourisme, les stations paient notamment la rançon d’une saison qui a débuté en fanfare dès le mois de décembre grâce à un enneigement précoce: après avoir enregistré 200.000 vacanciers de plus qu’attendu sur les pistes à Noël, le cabinet table désormais sur 100.000 touristes de moins que l’an dernier en février-mars.
Mais au global, ce sont toutes les réservations à destination de la France qui accusent le coup, avec un recul de 5 points par rapport à l’an passé sur la même période, contre une progression de 4 points pour les destinations étrangères. Au top des séjours les plus réservés, on cite ainsi New York, Paris, Londres, Rome et Venise chez Expedia.fr et la République dominicaine, l’Ile Maurice et l’Espagne chez Voyages-sncf.com.
« Plus l’investissement budgétaire est fort, plus les Français qui partent attendent que toutes les conditions soient réunies, notamment climatiques, et à ce titre les intempéries défavorisent les réservations en France notamment sur le littoral ou à la campagne qui accusent les plus fortes baisses», explique Didier Arino, directeur de Protourisme.
La politique commerciale agressive des compagnies aériennes à cette période sur les vols moyens courriers contribue aussi selon lui à doper l’attractivité de destinations étrangères pour une clientèle au budget serré. « La majorité de nos ventes sur des destinations internationales moyen-long courriers sont des packages dynamiques comprenant vol et hôtel qui consentent des remises », souligne Fabrizio Giulio, Directeur général d’Expedia.fr.
Au lancement de vacances d’hiver qui s’annoncent plutôt décevantes, le marché a donc les yeux rivés sur les ultimes arbitrages:
[via] 20minutes.fr